François Morel redonne vie à la poésie absurde de Raymond Devos

Test Acount Mardi 18 Décembre 2018-12:35:04 Culture
François Morel redonne vie à la poésie absurde de Raymond Devos
François Morel redonne vie à la poésie absurde de Raymond Devos

Au Théâtre du Rond-Point, le comédien reprend avec brio, accompagné d’un pianiste, des sketches du grand humoriste franco-belge, selon le Monde.

Quel bonheur de voir François Morel s’emparer des textes de Raymond Devos. Qui d’autre que lui pouvait rendre hommage à l’univers unique de ce génie du verbe, de ce poète de l’absurde ? C’est peu de dire que les mots du grand humoriste franco-belge, mort en 2006, siéent à merveille à ce comédien fantaisiste, inoubliable membre de la famille Deschiens et chroniqueur de talent chaque vendredi matin sur France Inter.

Dans un savant mélange de numéros et de récital, avec la complicité musicale d’Antoine Sahler ou de Romain Lemire (en alternance), François Morel redonne vie, sur la scène qu’il connaît bien du Théâtre du Rond-Point à Paris, à quelques fameux sketches du maître Devos en y mettant sa patte, à la fois délicate et burlesque. Parler pour ne rien dire ; Où courent-ils ? ; Le Clou, la Scie ; Sens dessus dessous ; Je zappe ; et le fameux J’ai des doutes – qui donne le titre au spectacle – sont, parmi d’autres, revisités avec subtilité, sans jamais chercher l’imitation mais en révélant la profondeur des textes. Raymond Devos est là, dans des moments d’une infinie tendresse, pendant lesquels on entend sa voix lors d’extraits de l’émission « Radioscopie », de Jacques Chancel.

François Morel semble aux anges alors qu’il met ses pas dans ceux de l’une de ses idoles. Nous aussi. Parenthèse enchanteresse, hymne à l’humour, ce spectacle file à toute allure. On en voudrait encore de ces histoires, apparemment à dormir debout, mais qui disent tant de la condition humaine. Dans une mise en scène tout en sobriété et délicatesse, le comédien et son pianiste nous font (re)découvrir les jeux de mots et la dérision irrésistible de Raymond Devos. Les « anciens » seront ravis et les plus jeunes sans doute étonnés par ce phrasé unique qui fait rire et gamberger.

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